Résumé : |
Objectifs : Les relations entre l'amour passionnel et l'addiction sont discutées depuis longtemps. Les avancées récentes de la neurobiologie permettent de réexaminer les relations entre ces deux états. Méthodes : Après avoir précisé les distinctions cliniques entre « la passion amoureuse », « l'addiction amoureuse » et « l'addiction sexuelle », nous avons comparé les données neuropsychologiques, neurobiologiques, et celles de l'imagerie dans la passion amoureuse, le jeu pathologique et les dépendances aux produits. Résultats : Bien qu'il n'y ait pas de définition validée ou de critère diagnostique de « l'addiction amoureuse », sa phénoménologie présente des similitudes avec celles des dépendances aux substances : euphorie et désir incoercible en présence de l'objet d'amour ou de stimuli associés, humeur triste, anhédonie, trouble du sommeil en cas de manque de l'objet d'amour, focalisation de l'attention et pensées intrusives vers l'objet d'amour, et, dans certains cas, comportements amoureux inadaptés ou problématiques amenant à une détresse ou à des altérations cliniquement significatives, avec poursuite de ce comportement malgré la connaissance des effets négatifs. Des études humaines et animales suggèrent que les régions cérébrales (c'est-à-dire insula, cingulum antérieur, cortex orbitofrontal) et les neurotransmetteurs (en particulier la dopamine) impliqués dans la dépendance aux substances le sont également dans la passion amoureuse (il en est de même pour le jeu pathologique). L'ocytocine (OT), impliquée dans l'attachement et la mise en couple, est également un facteur des dépendances aux substances.ConclusionLes données actuelles sont insuffisantes pour inclure certains cas de « passions amoureuses » destructrices dans une nomenclature diagnostique officielle et de la classifier comme une addiction comportementale. Des études cliniques et scientifiques sont nécessaires pour améliorer la compréhe |