Résumé : |
Cet article, de nature essentiellement descriptive, interroge les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et criminologiques d'une population de 210 meurtriers examinés par deux experts psychiatres angevins pendant une période de 30 ans. Les meurtriers de notre série sont majoritairement des hommes (73%) d'âge jeune, 33 ans en moyenne, sans emploi (51%), vivant seuls au moments des faits (49%). Ils ont des antécédents psychiatriques dans deux tiers des cas et des antécédents judiciaires dans plus d'un tiers des cas. 50% des agresseurs ont vécu un événement de vie significatif dans leur enfance ; décès d'un parent, placement en foyer, maltraitance physique ou sexuelle. Les antécédents familiaux sont marqués par l'éthylisme paternel et le suicide. Moins d'un cinquième des homicidaires présente une pathollogie mentale grave (schizophrénie n=14, délire paranoïaque n=8, trouble de l'humeur n= 15, un dixième souffre d'une pathologie mentale "organique" (débilité mentale n=11, démence n= 5, tableau neurologique n=5) et plus d'un tiers a un diagnostic de trouble de la personnalités (n=44) ou d'abus ou de dépendance à l'alcool (n=35). Un tiers des meurtriers de cette série est indemne de trouble psychiatrique (n=73). Le meurtre, associé à un délit dans 20% des cas, est commis préférentiellement le soir (59%), au domicile de la victime (70%) au moyen d'une arme à feu (36%) d'une arme blanche (21%) ou par strangulation (9,6%) dans un contexte d'alccolisation (50%), de dispute (49%) et d'altercation physique (28%), ou plus rarement dans un moment délirant (14% des cas). La victime est connue (83%). L'irresponsabilité pénale est prononcée pour un cinquième des meurtriers. |