Résumé : |
Cette communication visera à montrer quelle économie émotionnelle peut être envisagée de manière salutaire dans un hôpital de jour pour adolescents. Le modèle communautaire (sociothérapie), sur lequel notre association d'appartenance (l'Equipe) construit son identité, fait la part belle aux évènements de vie; outre la notion de désir, il ne rechigne pas à penser aussi l'intime de l'individu au niveau de ses besoins (die Not des Lebens pour prendre S. Freud) : faire en sorte qu'il se passe (réellement) des choses au milieu de tout ce que l'on fait, ce qui n'est jamais une évidence. La tâche sera d'autant moins ardue que nous parviendrons, malgré la rigueur d'analyse de notre travail et de ses résultats, à maintenir une zone (consentie) de non-savoir. En deçà de tout ce qu'on élabore, c'est certainement à cet endroit de ce qui reste inéluctablement mystérieux de ce qui fait lien entre nous dans l'hôpital (entre les fous et ceux qui le sont moins) que les émotions ont le plus de chance de se loger et de faire oeuvre institutionnelle au sens le plus noble du terme: nouer un individu dans son fort le plus intime au collectif, au lien social. Qu'est-ce à dire sinon que les émotions, aussi imaginaires et inanalysables soient-elles en elles-mêmes, témoignent de la manifestation la plus réelle de l'être de l'individu. |