| Résumé : |
Le trouble déficitaire de l'attention (TDA/H) reste en France controversé entre l'approche neurobiologique et l'approche psychanalytique. En conséquence, la conduite thérapeutique n'est pas consensuelle, le méthylphénidate (MPH) est peu utilisé et il n'y a pas de référentiel sur la prise en charge psychothérapeutique. Une évaluation croisée pluridisciplinaire (neuropédiatrique, psychiatrique, neuropsychologique et projective) a été proposée à 36 enfants avec les critères DSM IV du TDA/H. Un traitement combinant MPH et psychothérapie d'orientation analytique a été proposé selon les résultats et 31 des 36 enfants ont été revus à 1 an. Lors de l'évaluation initiale, tous les questionnaires parentaux produisaient des scores au-delà des seuils cliniques. Les tests neuropsychologiques ont montré les déficits habituels des fonctions attentionnelles et exécutives avec une large variabilité individuelle. L'entretien pédopsychiatrique a révélé une comorbidité fréquente selon l'axe 1 du DSM IV (57 % de troubles anxieux, 23 % de troubles oppositionnels et 3 % des conduites) ainsi qu'une fragilité narcissique chez 46 % selon la CFTMEA. Une organisation limite de la personnalité a été retenue chez 30 % des enfants par le pédopsychiatre et 58 % selon les tests projectifs. Seule la variabilité des temps de réaction différait selon le type d'organisation psychopathologique aux dépends des enfants avec une organisation limite aux projectifs. À un an, 11 enfants n'étaient pas traités par le MPH du fait d'un refus parental ou d'une situation psychopathologique particulière. La psychothérapie, proposée à 28 enfants, n'a été effectuée que chez 19. Les scores attentionnels n'ont été améliorés que dans le groupe traité par le MPH et les scores d'anxiété dans le groupe non traité. Cette étude originale, tout comme les résultats à huit ans de la cohorte Multimodal treatment study of ADHD (MTA) ne montrant pas d'effet du MPH à lo |