| Résumé : |
La colère est une émotion qui est depuis longtemps relativement oubliée et méconnue en comparaison à la dépression et l’anxiété. Or, les données montrent qu’elle peut avoir des conséquences dommageables sur la santé des individus, ainsi que sur le plan relationnel lorsqu’elle est dysfonctionnelle. Plusieurs hypothèses sont avancées pour comprendre les réticences des professionnels de santé à l’évaluer et à la prendre en charge. Pour pouvoir l’appréhender au mieux, il est notamment important de pouvoir faire la distinction entre une colère normale et dysfonctionnelle. La fonction, le résultat, la chronicité, l’intensité et la durée des épisodes de colère sont autant de critères sur lesquels il est possible de s’appuyer. En parallèle, de nombreux travaux ont permis de pointer la présence d’une colère majeure dans de nombreux troubles psychopathologiques tels que les troubles de l’humeur, les troubles anxieux ou encore les troubles de la personnalité et l’abus de substance. En outre, il existe quelques outils psychométriques validés et disponibles en langue française qui permettent de l’évaluer dans ces différents cadres cliniques. Il est ainsi possible d’évaluer le trait, l’état, les modes de régulation de la colère, ainsi que les ruminations de colère ou encore la colère au volant. En somme, nous notons que la colère dysfonctionnelle fait trop rarement l’objet d’une prise en compte dans l’évaluation clinique. Les prises en sont encore peu développées et celles évaluées ne sont pour l’instant pas accessibles en langue française. La recherche clinique doit se poursuivre afin d’optimiser la prise en charge de la colère dysfonctionnelle en tenant compte de son inscription dans la psychopathologie du patient. [résumé d'auteur] |