Résumé : |
L'objectif de l'étude INDIGO est de décrire et analyser les modèles de discrimination touchant des personnes ayant fait l'objet d'un diagnostic de troubles schizophréniques, ainsi que la relation entre discrimination anticipée et vécue. Il s'agit d'une étude transversale menée sous la forme d'entretiens réalisés par des professionnels de la santé mentale. Sept cent trente-deux personnes ayant un diagnostic clinique de « troubles schizophréniques », dans 28 pays, ont participé à l'étude en remplissant l'échelle d'évaluation de la discrimination et de la stigmatisation (Discrimination and Stigma Scale [DISC]). L'article présente les principaux résultats internationaux et français, une discussion méthodologique et une ouverture sur les effets positifs collatéraux de cette étude novatrice. On peut citer notamment : la reconnaissance des questions de stigmatisation et de discrimination et de leur vécu et perception par les usagers, des questionnements soulevés par l'annonce du diagnostic, des réflexions sur la « désignation » et « l'autodésignation », le développement d'un réseau international de recherches et d'actions dans ce domaine. Seulement 10 % des personnes interviewées ont vécu leur discrimination de manière positive. À travers tous les pays, les éléments les plus récurrents pour lesquels la discrimination a été vécue de manière négative étaient : pour se faire ou pour garder des amis ; auprès de la famille ; pour garder un emploi ; pour trouver un emploi ; dans le cadre de relations intimes ou sexuelles. Deux tiers des personnes interviewées, dont la majorité ont déclaré ne pas avoir vécu de discrimination concrète, ont fait état de discrimination anticipée. |